LSujet .

 


Les enfants qui s'éclatent en jouant à la guerre ressemblent aux personnages de Michel Azama. 

Dans cette pièce étrange intitulée -Croisades-, l'histoire se passe ailleurs, là-bas, peut-être en Palestine, à Beyrouth ou Baalbec, quelque part en Syrie ou bien en Israël...

Peu importe le lieu, il y a toujours deux camps où la vie est en jeu sans cesse. 
En jeu? En joue plutôt! Les relais de l'action ce sont les armes à feu. Mais Michel Azama envisage sa guerre avec la cruauté fébrile de certains jeux d'enfants un théâtre naïf et loufoque, invraisemblable et réaliste tout à la fois. 

Avec toujours du rêve qui chemine à travers les discours, dans ces situations simples et terribles. Rien n'est inventé pourtant les détails extraordinaires sont des choses lues dans le journal, au jour le jour. 

C'est vrai qu'avec le poids des morts les titres des journaux font image : dans Libé comme à la télé! Mais parce que Michel Azama n'est pas un lecteur ordinaire il fait naître de ces faits divers quotidiens sensationnels une pièce qui dépasse et dont la poésie évoque pour moi, par sa vive fraicheur, l'acidité allègre des jeux d'enfants. 
Vaincre sa peur des autres en tuant son semblable? Ni la raison, ni l'amitié, ni même l'amour ne suffisent à sauver les enfants de la guerre de Michel Azama.

Mais les tués se relèvent et parlent. 


Les gens de maintenant repus de catastrophes communient dans l'horreur au moment des repas, ingurgitant tout à la fois les meurtres les plus fous et les pubs les plus dingues, massacres et fictions côtoient le mironton! 

C'est à ce public-là que s'adresse " Croisades".
C'est une drôle de pièce pour nôtre drôle de temps! Comme au petit écran dans les rétrospectives les morts y causent aussi. 


Nul besoin de la vidéo pour faire co-exister ici des vivants et des morts. L'art dramatique est bien plus fort que la télé avec ses cameras magiques. 

Dans la petite chambre du théâtre aussi tout est possible..
Et, à mon avis, bien plus beau!
 



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